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Le pacte synthétise en dix actions (celles facilement définissables qui ont le plus fort impact) les contours d’un mode de vie durable. Sa simplicité est son grand atout: il est facile de toujours avoir en tête les engagements pris et de se projeter vers ceux qu’il reste à prendre.

COMMENT FAIRE?

Vous pouvez tout d’abord vous rendre compte que vous n’atteindrez pas un mode de vie durable simplement en achetant une voiture électrique, en coupant le robinet en vous brossant les dents ou en compensant les émissions de CO2 de votre week-end à Marrakech. Il va falloir prendre quelques décisions importantes qui auront un impact sur votre mode de vie, et vous ne pourrez pas tout faire en même temps. Commencez donc par passer en revue les différents points du pacte pour identifier les engagements que vous avez déjà partiellement entrepris ou qui correspondent le mieux à votre situation actuelle:

1. Manger de la viande ou du poisson une ou deux fois par semaine au plus : l’alimentation a un impact énorme sur les équilibres planétaires et l’élevage représente environ les deux tiers de cet impact. Réduire grandement sa consommation carnée – mais aussi de produits laitiers – est donc extrêmement important.

C’est un engagement pas si difficile que ça à prendre, surtout si vous avez déjà commencé à manger moins de viande et de poisson et qu’il s’agit seulement d’intensifier votre démarche. Modifier son régime alimentaire a un impact énorme et en plus vous pourriez même faire des économies, c’est donc un engament à choisir en priorité! N’oubliez également pas de râler à chaque fois que les alternatives non-carnées sont réduites ou inexistantes en restauration, cela fera réfléchir. EN SAVOIR PLUS

2. Manger bio, local et de saison : il s’agit de préserver la biodiversité en diminuant l’usage de pesticides et de lutter contre les changements climatiques en favorisant les circuits courts et saisonniers.

C’est déjà plus difficile puisque cela demande de revoir ses modes d’approvisionnement, et ça va coûter un peu plus cher, mais cela peut aussi être une grande satisfaction de faire partie d’un circuit court qui soutien de développement d’une agriculture paysanne, biologique, de proximité. Dans un premier temps vous pouvez déjà très facilement éviter d’acheter des produits hors-saison qui viennent soit de loin, soit de serres chauffés (ce qui peut être encore pire). EN SAVOIR PLUS

3. Se déplacer sans prendre l’avion : c’est en effet le plus sûr moyen d’émettre de grandes quantités de gaz à effet de serre en très peu de temps. Un vol long-courrier annuel peut annihiler tous les efforts consentis par ailleurs et la compensation carbone ne permet pas de limiter l’expansion exponentielle de ce mode de transport très polluant.

Pensez aux alternatives: est-ce vraiment nécessaire d’y aller, et pourquoi ne pas y aller en train si c’est possible? Ce sera certainement plus cher et sans doute plus long mais pourquoi ne pas prendre le temps de le faire? Et est-ce si cher? C’est le transport aérien qui nous a habitué à une hypermobilité à des prix scandaleusement bas. C’est aussi l’occasion de plomber les perspectives de croissance du secteur aéronautique tout en soutenant par la demande les mobilités alternatives. EN SAVOIR PLUS

4. Vivre sans voiture : afin d’utiliser exclusivement les modes de transport alternatifs moins polluants, la voiture électrique n’étant pas plus écologique. Il faudrait en théorie limiter l’ensemble de nos déplacements, même en train (sauf à pied ou à vélo).

Si vous avez besoin d’une voiture pour aller travailler ou pour le quotidien de votre famille, alors ce sera difficile de s’en passer complètement même si vous pouvez privilégier au maximum la mobilité douce et le covoiturage. Par contre si vous n’avez pas de véhicule actuellement, s’engager sur ce point peut vous aider à résister à la tentation d’en acheter un à l’avenir, lors d’un déménagement ou d’un changement de travail par exemple. EN SAVOIR PLUS

5. Vivre dans un logement bien isolé et bien dimensionné : le chauffage est la première dépense énergétique des ménages, c’est donc un levier d’action très important mais difficile à mettre en œuvre si l’on est locataire ou copropriétaire. Aussi réduire son chauffage et ne pas avoir de pièce sous-utilisée ou de résidence secondaire. EN SAVOIR PLUS

6. S’approvisionner en énergie renouvelable : afin de soutenir le développement de ces sources d’énergie, en gardant en tête que l’énergie la plus verte est celle qui n’est pas consommée.

C’est là un engagement relativement facile à prendre (en tous cas en France) puisqu’il est simple et rapide (sans coupure ni intervention dans votre logement) de changer de fournisseur d’énergie (électricité et gaz), au prix d’une augmentation de votre facture qui peut être en grande partie compensée par une chasse au gaspillage. EN SAVOIR PLUS

7. Tendre vers zéro déchet : Une bonne manière de réduire sa consommation de manière générale est de minimiser ses déchets en compostant, en achetant en vrac et d’occasion près de chez soi.

Beaucoup plus difficile à mettre en œuvre, vous pouvez toutefois déjà commencer à refréner vos achats, bannir les commandes en lignes et vous mettre à composter vos déchets organiques pour entrer symboliquement dans le monde de l’économie circulaire. EN SAVOIR PLUS

8. Avoir une empreinte numérique faible : l’impact sur l’environnement des technologies de l’information croit de manière exponentielle, il est donc aussi nécessaire d’agir en limitant le nombre de terminaux, leur renouvellement, le stockage de données en ligne sur des serveurs et la lecture de vidéos, qui représente une part considérable de l’empreinte numérique globale.

La dématérialisation est un leurre, le numérique représente déjà une empreinte écologique totale supérieure au transport aérien. Vous pouvez aussi en profiter pour déconnecter plus fréquemment et retrouver tous les petits plaisirs de la vie sans écran, y compris l’ennui et la lente divagation de l’esprit! EN SAVOIR PLUS

9. Placer son épargne dans des fonds éthiques : réduire sa consommation aura un impact négatif si l’argent économisé finit dans des placements finançant des investissements polluants. Il est donc primordial de s’assurer que ses économies financent la transition écologique et non des projets polluants.

C’est un autre engagement très simple à prendre: il suffit de quelques minutes pour ouvrir un compte en ligne puis y transférer votre épargne disponible (si vous en avez) qui vous rapportera à peine moins que les très bas taux des banques qui investissent sans vergogne dans les industries les plus polluantes et les moins éthiques. EN SAVOIR PLUS

10. Avoir une activité professionnelle compatible : pour ne pas vivre le grand écart entre une vie privée soutenable et une vie professionnelle qui suit la direction opposée et encourager les autres à délaisser l’économie insoutenable. EN SAVOIR PLUS

Vous avez fait le point et identifié un ou quelques engagements que vous aviez déjà pris, que vous allez renforcer ou que vous décidez d’adopter sans attendre? Bravo! Vous pouvez alors dès à présent signer le pacte. Ainsi vous saurez que vous n’êtes pas seuls sur le long chemin de la soutenabilité et votre démarche pourra encourager d’autres personnes à faire de même.

Ces dix engagements condensent ce qui est généralement recommandé pour parvenir à un mode de vie durable. Ils recoupent les actions proposées par des sites comme Le climat entre nos mains ou Ça commence par moi.

ET APRÈS?

Entièrement tourné vers l’action individuelle de portée collective, le pacte laisse à chacun le soin de profiter de ses engagements pour ralentir et renouer des liens avec la terre et la vie de milles manières: observer le changement des saisons, écouter le chant des oiseaux ou du vent, suivre la course des nuages, serrer un arbre contre soi (essayez!), laisser sa pensée vagabonder, rire, chanter, méditer…

« La beauté sauvera le monde » Dostoïevski.